Conflit israélo-palestinien : revirement de situation en cours

Israel_Palesting_Peace_Treaty_Handshake

Ultime coup de théâtre de l’administration Obama dans le dossier israélo-palestinien ! En effet, le nouveau gouvernement de Trump aurait gelé un don de 221 M$ d’Obama à l’Autorité palestinienne.

Durant les dernières heures du règne Obama, John Kerry, l’ex-Secrétaire d’État américain, a donné cet argent, qui devait être utilisé pour de l’aide humanitaire pour la Cisjordanie et la bande de Gaza. Cette aide était régulière : toutes agences confondues, les USA ont donné 557 M$ en aide humanitaire aux territoires palestiniens. N’empêche, cet empressement de la part de Kerry rappelle une autre mesure contestée par la frange pro-israélienne : la résolution de l’ONU condamnant le nouveau projet de colonie dans les territoires occupés, adoptée grâce à l’abstention des USA.

Il est étonnant de constater ces prises de positions relativement tranchantes à la toute fin du mandat présidentiel. Même s’il est vrai que les relations entre Obama et le premier ministre israélien Netanyahou s’étaient détériorées, notamment avec l’accord nucléaire iranien, pourquoi avoir attendu la toute fin pour employer une politique pro-palestinienne? C’est à se demander si elle était vraiment tenue à cœur par l’ancien président. Ces dernières actions semblent relever plutôt de la vengeance personnelle ou administrative que d’un appui pro-palestinien : d’une pierre deux coups, Obama fait un pied de nez à la fois à son successeur Donald Trump et à Netanyahou.

Par contre, les quatre prochaines années n’augurent rien de bon pour la Palestine. Si le gouvernement israélien demeure stable, Netanyahou, qui n’est pas un grand enthousiaste du processus de paix, restera au pouvoir pendant au moins trois ans, les prochaines élections étant prévues pour le 5 novembre 2019.

Se rajoute Donald Trump qui, suite à l’abstention des USA lors de la résolution de l’ONU, a déclaré sur Twitter : « Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël subir un tel mépris et un tel manque de respect. […] Reste fort Israël ». Trump projette aussi de reconnaître Jérusalem comme capitale de facto de l’État hébreu et d’y transférer son ambassade de Tel-Aviv.

Trump a nommé son gendre Jared Kushner comme haut conseiller pour la médiation entre Israël et la Palestine, dont la fondation de la famille a donné plusieurs dizaines de milliers de dollars à des projets de colonisation en Cisjordanie.

Cerise sur le gâteau, Trump a choisi David Friedman comme ambassadeur en Israël, un homme qui considère la solution à deux États comme « une paix suicidaire avec des islamistes radicaux haineux prônant la destruction d’Israël ». Friedman a aussi qualifié les juifs favorables à cette solution de « pires que les kapos (NDLR juifs ayant aidé l’administration des camps de concentration) ».

En France, la décision de transfert d’ambassade à Jérusalem a été accueillie comme une « provocation lourde de conséquences » par le ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. Pour les candidats à la présidentielle, les positions varient. Emmanuel Macron refuse de s’exprimer sur l’éventuelle reconnaissance de l’État palestinien avant un accord de paix et ne souhaite pas revenir sur la condamnation du boycott d’Israël. Benoît Hamon souhaite reconnaître un État palestinien, tandis que son ancien rival à la primaire citoyenne Manuel Valls, comme Macron, avait avancé l’idée que même si « l’arrêt de la colonisation est un impératif […] dire aujourd’hui quand nous reconnaîtrons l’État palestinien, c’est acter par avance l’échec de notre initiative». Selon la présidente du FN Marine Le Pen, « Israël a droit à sa sécurité, la Palestine à des frontières ». Même écho de la part du candidat LR François Fillon, qui déclare : « Les Palestiniens ont légitimement droit à un État. Israël doit également voir respecter son intégrité territoriale et sa sécurité », mais oppose comme Valls une « reconnaissance unilatérale ».

 
Par Amin Guidara 

Maison des étudiants canadiens

Vous devriez également aimer